Après le décès accidentel de sa mère et de ses deux frères, Mileann décide de découvrir le passé familial qu'on lui a toujours caché, comme pour se raccrocher à une famille qui existe encore et faire son travail de deuil. Elle ne se doute pas de ce qu'elle va découvrir quand elle décide de se rendre, en cachette de son père, aux Quintanelles, le village natal de ses parents dont elle ignore tout. En même temps qu'elle comprend ce que sa famille cherche à oublier, Mileann va tenter de se reconstruire.
"Dans les cordes"
"Dans les cordes", ce sont des histoires tournant autour du monde de la nuit, du jeu, du jazz, et du strip-tease. Dans chacune de ces histoires, un ou plusieurs personnages font face à un moment crucial de leur existence. Des marginaux, des laissés-pour-compte, musiciens ou barmen qui tentent de sauver ce qu’il leur reste de dignité. Chacun à leur façon, dans la violence ou le renoncement, dans le geste libérateur ou la pudeur masquée.
"Dans les cordes" convoque 4 auteurs en équilibre sur le fil rouge d'histoires écrites par un seul écrivain, Joseph Incardona, se passant chacune dans un lieu et une époque différentes. Le point de vue, le style de chaque auteur renforce l’univers propre à chaque histoire, l’unité de temps, de lieu et d’action étant éclatées pour mieux se reconstituer au travers d’un jeu de miroirs où chacun regarde l’autre, de façon à la fois indépendante et liée.
Pour mémoire l'histoire d'Incardona que j'ai illustrée s'intitule "Nouveau Départ"...
Dessins de Marc Moréno, Soluto, Julien Mariolle...
Sortie en avril 2008 aux éditions Les Enfants Rouges
Allez, on rentre. Tu sais ce qui me ferait plaisir ma jolie Marthe ? Un coup de cidre et des rillettes sur du pain bis… Je te ferai ta tartine, on regardera les photos des enfants, je te raconterai les nouvelles du quartier… Et après on fera ta toilette… Avec la grosse éponge qui mousse… Je te frotterai le dos doucement en te chantant le petit bal perdu. Faudra pas crier hein… Tu choisiras une belle robe, on enfilera les chaussettes qui serrent pas et je te mettrai ton galet dans ta poche… Comme ça tu pourras le serrer très fort pendant toute la route du retour… Et cette fois l’infirmière ne te le prendra plus. Elle a bien compris va ! On n’arrache pas des mains les cailloux blancs des vieilles femmes qui se perdent… De toute façon, te fais pas de bile… Je t’appellerai tous les deux jours et je reviendrai te chercher samedi prochain… T’en fais pas, ils sont pas près de nous avoir…