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Le Havre - Normandie - France

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20 mai 2010 4 20 /05 /mai /2010 00:21

 



















 

Ça n’enchantait plus personne de faire un détour pour aller les chercher, les trois frangines. Tout le monde ne court pas après ce genre de courses. J’ai des collègues qui répugnent à faire dans le moyen trajet, surtout maintenant qu’on peut plus bricoler les compteurs. Moi, j’ai pas les moyens de chipoter sur le boulot, j’ai encore des kilomètres à faire pour amortir la licence. On m’avait prévenu au central qu’elles n’étaient pas commodes mais, bonne pomme, je m’y étais collé, sans doute un peu naïvement. Seulement voilà, dans cette campagne cauchoise où tous les chemins se ressemblent par pluie battante je m’étais perdu en route. Pas beaucoup, remarquez ! Mais bon, j’avais, j’avoue, ma petite demi-heure de retard…

Quand je me suis garé le long de leur foutue longère, les trois grâces, qu’on aurait dit plantée là depuis des lustres, m’ont jeté un œil noir ! Si noir que ça m’a foutu les foies ! Et j’ai bien cru qu’elles allaient me buter quand elles se sont approchées du bahut… Pendant tout le trajet qui nous emmenait à Bonne-Nouvelle, où le fils d’une des teigneuses était incarcéré, elles m’ont pas dégoisé un mot… Toutes les trois à l’arrière, le sac sur les genoux, en regardant droit devant elles, elles chuchotaient. On aurait dit qu’elles préparaient un casse de PMU dans une rue passante. Quand je  croisais leur regard dans le rétro je me sentais en faute. J’avais même la trouille d’être mouillé malgré moi dans leurs drôles de combines. Pour me distraire j’ai voulu mettre des chansons nostalgiques à la radio mais la plus vioque  a dit « ferme ton zinzin et regarde la route… » J’ai plus moufté.

A Rouen je les ai déposées devant la grande lourde noire de la Maison d’Arrêt. Celle qui n’aimait pas la musique a dit « Tu reviens nous chercher dans une plombe. Précise. Tu ne recommences pas tes fantaisies ! » Je les ai laissées sur le trottoir à côté de femmes plus jeunes qui leur adressèrent aussitôt la parole. Elles attendaient toutes leur temps de parloir…

J’ai même pas osé m’éloigner du quartier (une heure ça passe vite) de peur qu’elles me foutent un contrat sur la tronche, ou qu’elles bavent à leur progéniture à propos de mes manquements horaires. Alors je suis allé siffler une paire de mousses dans un bar voisin appelé ironiquement Le Violon. J’ai aussi fait cinq morpions et deux Vegas. J’ai paumé. C’était décidément pas mon jour…

Alors que j’arrivais à l’heure dite, elles jaillissaient sur le trottoir de la prison et fonçaient  déjà sur le bahut. « On a failli attendre !» a dit l’une, « En voiture Simone… » a fait l’autre, « Il tiendra ! » a lâché la troisième. Elles étaient ragaillardies mes trois vieilles. Elles lui avaient trouvé bonne mine et de l’éclat dans l’œil! Il était aussi question de « redresser sa bonne femme, une donneuse, une morue, qui faisait un peu trop sa suceuse avec les Schmidt!… » J’ai cru comprendre que la môme avait suspendu sans prévenir ses visites, mais, bien sûr, je n’ai pas demandé de précisions… Je me suis contenté d’avoir l’oreille flottante…

 

Puis, sans crier gare, il a été question des Chiffres et des Lettres. J’ai saisi l’allusion et j’ai écrasé le champignon au mépris des limitations de vitesse. Comme quoi on devient vite hors-la-loi… Mais je crois en effet qu’elles n’auraient pas toléré de rater le début de leur émission favorite…  








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commentaires

S
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> > Ah, cher Klaudandreson... Votre compliment fait mouche! Mais il laisse un peu sans voix... Et je suis bien en penne (de plume) pour<br /> rebondir... Merci de vos visites... <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> > Pour l'instant Depluloin, je crains moins la femme que la mère et les tantes... D'ailleurs quand le Central a rappelé, vendredi<br /> après-midi, pour prendre en charge le clan des Siciliennes, j'ai laissé la course à un jeune. Et ça m'énerve parce qu'à lui, la vioque a lâché un pourliche commak! Vous avouerez que c'est<br /> chelou... (et si vous la racontiez votre petite histoire?)<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Ah! ah! Suis bien content de ne pas être le seul à être trouillard, pardon! Cela dit, rien de plus dangereux qu'une femme de taulard! Failli l'apprendre à mes dépends dans une petite boîte de<br /> rien du tout à Paris!<br /> <br /> <br /> Et j'adore le trio mais plus encore Madame Jean Gabin (à gauche!) :)<br /> <br /> <br /> Et cette expo?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Avec vous, Monsieur Soluto, qui maniez si bien l’écriture et les dessins à l’encre, j’ai enfin trouvé un homme à propos duquel je peux dire en<br /> m’exclamant : quelles plumes ! Jusqu’à présent seul Thierry Le Luron imitant Line Renaud et son Boa avait réussi cet exploit.<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> > Cher Hub, ah, ah, ah... quand les armes bégaient, il vaut mieux aller aux abris... Mes vieilles, je les verrais plutôt avec des Walter... Des<br /> P38, avec des plaquettes en bois clair... Qu'elles utiliseraient à l'arrosette...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> > Merci Flora de goûter à mes excentricités...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> > Les trois anonymes! les petits volponi! Le taxez pas trop vite de cavillon, l'homme au sous-marin... La maraude, en quelque sorte, vous apprend<br /> la navigation... Au plaisir de vous revoir...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> > Chère Cécile, vous faites bien de noter scrupuleusement ces dialogues... votre vigileance vous honore... Gardez les esgourdes au<br /> garde-à-vous...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> > Chère Pouchka, la nostalgie plombe toujours un peu, c'est une drogue trop douce pour les descentes qu'elle occasionne... Comme disait l'autre :<br /> Rions un peu en attendant la mort...  A tout bientôt...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Soluto , je ne cesse d'admirer chez vous la diversité de vos dessins et textes , Rien à voir avec le précedent tout en charme , là c'est  du lourd .La nostalgie,les sentiments délicats<br /> laissent place à la crainte , à cette forme de soumission au cas où ! J'avais l'impression de voir une séquence d'un de ces films des années 60-70 ( Gabin, Blier ... ) Du type: Écoute, on t'connaît pas, mais laisse nous t'dire que tu t'prépares des nuits blanches... des migraines... des "nervous breakdown",Les Tontons Flingueurs<br /> <br /> <br /> <br />
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