Oissel, ses rues exsangues, ses façades ravalées, sa place de marché effacée, ses commerces morts, ses enfants cloués aux consoles qui ne jouent plus dehors, qui ne traînent plus.
Les Claire, les Catherine, les Véronique, les Martine, les Nathalie et les Corinne évanouies pour toujours.
Se ressouvenir.
Attraper ce dessin qui les rassemblerait toutes, qui dirait leur fausse candeur, leurs regards à peine défiants, leurs cheveux bien peignés, parfois teints au henné, l’ovale de leurs visages, la fraîcheur de leurs joues effleurées au bonjour du matin dans la cour d'un lycée d'Elbeuf...
Et surtout dessiner sans se mordre la lèvre.